Chercheurs et professionnels partagent leurs connaissances et réflexions sur l’Europe en libre accès

Lorsqu’il s’agit de définir l’avenir de l’Europe, il est utile de mettre les choses en perspective. Le 60e anniversaire de l’IEE-ULB est l’occasion de partager des réflexions sur des questions qui occupent une place importante dans l’agenda européen d’aujourd’hui, telles que l’Europe sociale ou encore les relations entre les États membres, les institutions européennes et les citoyens. 

Les contributions de la conférence anniversaire du 27 février ainsi que l’ensemble des cartes blanches de la série ‘60 ans en 6000 signes’ sont désormais réunies dans un ebook. 

 

La conférence du 27 février 

La conférence organisée au mois de février se voulait moins une commémoration que la célébration des idées qui animent nos travaux depuis les origines. La question au centre des débats était la suivante :  que signifie penser, enseigner, rechercher et débattre l’intégration européenne en 2024 par rapport à 1964, date de création de l’IEE-ULB ? 

Tout d’abord, l’évolution institutionnelle de l’IEE au sein de l’ULB fut discutée en croisant les regards de ses ancien-ne-s président-e-s, des doyens des facultés partenaires (Philosophie et Sciences Sociales, Droit et Criminologie, Solvay Brussels School of Economics and Management) et des autorités de l’Université en la personne de la rectrice. L’interdisciplinarité fut mise en avant comme un « miracle intellectuel » à réinventer par chaque génération. Elle constitue à la fois une nécessité impérieuse pour comprendre un objet protéiforme comme l’Europe et une fragilité face à l’hyperspécialisation de la recherche et aux logiques utilitaristes et concurrentielles de court terme. 

Ensuite, l’attention se porta sur des questions fondatrices présentes depuis les débuts de l’intégration européenne et toujours à l’agenda aujourd’hui, à l’identique ou sous des formes renouvelées. Trois cas d’étude parmi les nombreux thèmes de recherche de l’Institut furent développés : l’Europe sociale, le rapport entre institutions européennes et États membres, et les perceptions citoyennes de l’Europe.

 

Enfin, la discussion s’élargit à l’expérience d’autres acteurs de l’enseignement, de la recherche et du débat sur l’Europe : universités (Institut Universitaire Européen de Florence), think tanks (CEPS), média (Europe MédiaLab), institutions de financement scientifique (Conseil européen de la recherche). Le débat a permis d’esquisser des pistes pour de futurs chantiers à l’échelle tant de l’UE que de l’IEE.

 

La mise en perspective de soixante années d’activités souligne le rôle pionnier et plus que jamais actuel de l’IEE, vitrine de l’ULB dans la capitale européenne qu’est Bruxelles. Entre tradition académique et innovation pédagogique, le libre-examen inspirant notre université invite au dépassement de tout nationalisme méthodologique, de même qu’à un rapport constructif et critique à l’objet européen et aux intérêts et valeurs qui le sous-tendent. Fort de la diversité sans cesse croissante de ses membres (professeurs, chercheurs, administratifs et étudiants), l’IEE est bien outillé pour comprendre les complexités de la gouvernance européenne en les replaçant dans le temps long. En bref, il est prêt pour continuer à remplir ses missions dans les soixante prochaines années. Rendez-vous en 2084 !