Raconter l’Europe – Narrating Europe
Le séminaire, coordonné par François Foret, est organisé de février à avril 2024. Il s’appuie sur le partenariat lancé en 2023 entre l’ULB et l’Institut Universitaire européen (IUE) de Florence. L’activité a reçu un label et un financement de la Présidence belge du Conseil de l’UE au titre « culture ».
Le séminaire est organisé comme un « cours ouvert » à destination des étudiants de l’ULB et des membres intéressés du grand public (praticiens de l’UE, membres de la société civile européenne, journalistes, citoyens). Les intervenants sont des universitaires, des politiciens, des journalistes et des artistes qui partagent leurs points de vue sur la production, la circulation et la réception des récits européens dans divers secteurs sociaux.
Le programme complet du séminaire: Plus d’information
Olivier Roy
Le premier conférencier du séminaire, Professeur Olivier Roy travaille actuellement au Robert Schuman Centre for Advanced Studies et au Florence School of Transnational Governance à l’Institut Universitaire européen (IUE) de Florence. Dans son intervention, il analyse les récits européens et la déculturation.
Objectifs du séminaire
Le « storytelling » de l’intégration européenne fait l’objet d’un débat croissant, dans la mesure où l’état de l’art diagnostique un « narrative turn » dans la légitimation de l’UE. D’une part, il met en évidence les efforts déployés par les institutions européennes pour développer des politiques et des communications efficaces, attrayantes et compatibles avec les impératifs démocratiques (en particulier en termes de transparence, de justice, de responsabilité et de durabilité). D’autre part, les analyses critiques soulignent l’oscillation constante des institutions européennes entre deux paradigmes de justification : le « grand récit » inspiré du modèle stato-national d’une part, et un argument plus utilitaire en termes de résultats et de biens publics offerts aux citoyens d’autre part. La controverse porte également sur l’obsolescence de la notion même de « récit » dans des sociétés européennes marquées par le désenchantement politique et la sécularisation religieuse, et sa dégradation en « histoires » ou autres modes d’expression individualisés, brefs et discontinus, notamment dans la sphère numérique. Un dernier défi consiste à prendre en compte les résistances, les contrecoups et les contre-récits que les récits européens peuvent rencontrer en tant qu’éléments normaux d’un jeu politique démocratique.
Ce séminaire vise à rassembler différentes perspectives et approches disciplinaires (sociologie politique, politique publique, théorie politique, politique comparative, relations internationales, droit, histoire, arts) pour aborder ces questions. L’UE est analysée comme un système de gouvernance à plusieurs niveaux, en mettant l’accent sur les interactions entre le national et le supranational. L’intérêt principal porte sur la dynamique interne de la dynamique européenne, tout en tenant compte des échanges constants entre les sphères européenne et mondiale. L’objectif du projet n’est pas d’adopter une position normative (bien que les approches normatives en théorie politique soient les bienvenues) ni d’offrir des conseils politiques aux décideurs, mais de discuter des utilisations analytiques et politiques de la notion de récit et, plus largement, de l’évolution de la légitimation européenne.
Informations pratiques
Quand: 15 février 2024 de 14h00 à 16h00
Où: IEE-ULB | Salle Spaak | 39 avenue Franklin Roosevelt | Campus Solbolsch – ULB
Les activités du séminaire se tiennent en français et en anglais, les deux langues étant les bienvenues dans la discussion.
Registration :