L’Europe en récits et en scène
L’IEE-ULB a obtenu un label et un financement de la Présidence belge du Conseil de l’UE pour le séminaire «Raconter l’Europe / Narrating Europe» qui sera organisé de février à avril 2024.
Le séminaire « Raconter l’Europe/Narrating Europe » (NarratEUR) croise les regards sur les récits politiques, intellectuels et artistiques de l’intégration européenne. Coordonné par François Foret, il s’inscrit dans le cadre du partenariat signée en 2023 par l’Institut universitaire européen (EUI) et l’ULB. Il a reçu un label » Culture » et un financement de la Présidence belge du Conseil de l’UE et comprend un partenariat média avec le journal Le Soir.
En pratique, le séminaire est organisé comme un « cours ouvert » à destination des étudiants de l’ULB et des membres intéressés du grand public (praticiens de l’UE, membres de la société civile européenne, journalistes, citoyens). Les intervenants sont des universitaires, des politiciens, des journalistes et des artistes qui partagent leurs points de vue sur la production, la circulation et la réception des récits européens dans divers secteurs sociaux.
Les activités se dérouleront en français et en anglais, les deux langues étant les bienvenues dans la discussion. Toutes les sessions ont lieu à l’Institut d’études européennes (IEE-ULB), 39 avenue Roosevelt, dans l’une des deux salles de conférence (Spaak ou Geremek).
Programme du séminaire
Les objectifs du séminaire
La « narration » de l’intégration européenne est une pomme de discorde de plus en plus saillante dans les débats intellectuels et politiques, au point que certains parlent d’un « tournant narratif » dans la légitimation de l’UE.
D’une part, ces débats mettent en évidence les efforts déployés par les institutions européennes pour élaborer des politiques et des communications efficaces, attrayantes et compatibles avec les impératifs démocratiques (notamment en termes de transparence, de justice, de responsabilité et de durabilité). Pourtant, malgré des versions constamment renouvelées, le plaidoyer en faveur de l’intégration européenne semble osciller en permanence entre deux paradigmes de justification : le « grand récit » inspiré par le modèle stato-national, et une revendication plus utilitaire en termes de résultats et de biens publics offerts aux citoyens par l’UE.
D’autre part, les analyses critiques soulignent les dimensions élitaires, abstraites et technocratiques des récits de l’UE. Des doutes sont exprimés quant à l’obsolescence de la notion de « récit » elle-même dans les sociétés européennes caractérisées par le désenchantement politique et la sécularisation religieuse. Les récits sont décrits comme se transformant en « stories » éphémères racontées sur un mode individuel et souvent conflictuel, en particulier dans la sphère numérique.
Un dernier défi consiste à prendre en compte le rôle des récits européens en tant que produits, solutions ou aggravations de crises multiples dans la gouvernance de l’UE, ainsi que les résistances, les contrecoups et les contre-récits qu’ils peuvent rencontrer. Une question sous-jacente est celle de l’étendue, de la signification et des effets de leur politisation.
Ce séminaire vise à rassembler différentes perspectives et approches disciplinaires (sociologie politique, politique publique, théorie politique, politique comparée, relations internationales, droit, histoire, arts) pour aborder ces questions. L’UE est analysée comme un système de gouvernance à plusieurs niveaux, en mettant l’accent sur les interactions entre le national et le supranational. L’intérêt principal est la dynamique interne de la politique européenne, tout en prenant en compte les échanges constants entre les sphères européenne et mondiale.